l’Encyclopédie des migrants

L'encyclopédie des migrants

2015 → 2017
Projet de coopération européenne
France — Espagne — Portugal — Royaume-Uni
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Le projet artistique

“Écrire une histoire intime des migrations entre le finistère breton et Gibraltar.”

L’Encyclopédie des migrants est un projet d’expérimentation artistique à l’initiative de l’artiste Paloma Fernández Sobrino, qui réunit dans une encyclopédie 400 témoignages d’histoires de vie de personnes migrantes. Il s’agit d’un travail contributif qui part du quartier du Blosne à Rennes et qui rassemble un réseau de 8 villes de la façade Atlantique de l’Europe, entre le Finistère breton et Gibraltar.

A partir des contributions et des compétences partagées des personnes réunies au sein de ce projet – des citoyens migrants ou non, des acteurs locaux, des photographes et des chercheurs en sciences sociales en Espagne, au Portugal, en France et sur le territoire d’outre-mer britannique de Gibraltar, il s’agit de valoriser la diversité des parcours de vie des personnes migrantes dans nos villes.

La finalité de ce projet artistique centré sur les migrations et les conditions de développement d’un dialogue interculturel en Europe est double :

– Reconnaitre la place des personnes migrantes dans notre société en participant de manière concrète à l’écriture de l’histoire et de la mémoire des migrations.

– Se réapproprier l’encyclopédie, symbole du savoir dit légitime, sous la forme d’une entreprise populaire de fabrication d’un autre type de savoir.

Cette collecte transnationale de témoignages de migrants dans les 8 villes européennes précédée d’un séminaire de transmission a donné lieu, entre autres, à la production d’une publication sous deux formes (version livre d’art et version numérique), d’un site Internet, d’un film documentaire et d’un séminaire d’évaluation.

ÉCRIRE une histoire intime des migrations

L’Encyclopédie des migrants déploie la question des migrations dans une approche sensible à travers la thématique de la distance. Qu’est-ce que l’éloignement produit sur l’individu ? Comment les repères sont-ils bousculés par l’acte d’abandon du pays d’origine ? Il s’agit alors de collecter les témoignages sensibles de personnes qui ont expérimenté des migrations dans leur parcours de vie. Concrètement le projet propose de partir à la rencontre de personnes migrantes, des personnes qui du fait de la traversée de frontières et l’installation au-delà de celles-ci portent des identités complexes et tentent de concilier des cultures différentes.

pourquoi une encyclopédie des migrants ?

Cette encyclopédie se concrétise sous la forme d’une production éditoriale, s’inspirant formellement de l’encyclopédie dans la version originale du XVIIIe siècle signée Diderot et d’Alembert, tout en jouant avec ses codes, mais en changeant le contenu.

Une encyclopédie est un ouvrage ou un ensemble d’ouvrages de référence visant à synthétiser et organiser le savoir existant ou une partie déterminée de celui-ci. A notre connaissance, il n’existe pas aujourd’hui d’encyclopédie sur les migrations des hommes. L’Encyclopédie des migrants se pose comme réceptacle d’une multiplicité d’histoires de vies, et détourne ainsi un symbole du savoir dit légitime pour se le réapproprier sous la forme d’une entreprise de fabrication d’un savoir populaire. Dans l’imaginaire collectif, l’encyclopédie est un ouvrage précieux renfermant un savoir légitime. Nous voulions exploiter le décalage entre l’objet précieux qui représente le monde des idées et un contenu sensible inédit, souvent dévalué. La finalité de cette encyclopédie non conventionnelle est de légitimer un autre type de savoir.

Sommes-nous prêts à accorder une légitimité au savoir sensible dans un monde fortement déshumanisé et dominé par l’expertise ? Quelle place dans la construction de l’Europe pour le monde sensible, pour la connaissance et la parole de l’autre ?

L’enjeu principal de ce projet est de reconnaître la place des personnes migrantes dans notre société et de participer de manière concrète à l’écriture de l’histoire et de la mémoire des migrations. Il s’agit au final de rendre tangible, palpable cette valeur invisible, ce patrimoine immatériel pour le faire nôtre et l’inscrire dans notre histoire commune.

L’Encyclopédie des migrants réunit une collection de 400 témoignages sous la forme de lettres manuscrites de migrants, accompagnées de portraits photographiques de leurs auteurs réalisés par des photographes locaux et mises en perspective par une quinzaine de contributions scientifiques de chercheurs en sciences sociales issus des quatre territoires sélectionnés. Les lettres on été écrites dans la langue maternelle des personnes migrantes, puis traduites avec l’intention de respecter le langage des auteurs. Cette encyclopédie fut produite sous deux formes fin 2016 : une version papier et une version numérique.

un projet de coopération avec une gouvernance partagée et un travail en réseau

La démarche de co-construction est au cœur du projet et se manifeste à travers son mode de gouvernance partagée – de la phase de conception jusqu’à la phase d’évaluation du projet – et la constitution d’un réseau de 8 villes partenaires.

Amorçant la réflexion à Rennes dans le quartier du Blosne, la gouvernance du projet s’est matérialisée sous la forme de deux instances :

-un Groupe de réflexion qui accompagnait la réflexion du projet dans une dimension collective
-un Comité de décision qui arbitrait et portait la responsabilité du projet.

Le Groupe de réflexion était composé de citoyens migrants ou non, d’acteurs locaux, de photographes, de chercheurs en sciences sociales et de l’équipe de coordination transnationale. Il se réunissait tous les 2 mois à Rennes dans le quartier du Blosne. Le Groupe de réflexion avait pour mission d’émettre des réflexions et des propositions sur les grands axes du projet, d’élaborer des méthodologies de collecte de témoignages de migrants, de participer au séminaire de transmission de ces méthodologies aux équipes locales, de participer aux restitutions et aux actions de diffusion locales, de participer au séminaire d’évaluation du projet.

Afin d’élargir ce réseau de personnes migrantes essayant de concilier leur double culture et d’enrichir la collecte dans une dynamique de coopération et de partage d’expériences, L’Encyclopédie des migrants s’est appuyé sur la mobilisation d’un réseau de 11 villes partenaires de la façade atlantique situées entre Brest et Gibraltar et de 11 partenaires opérationnels (associations, universités, musées, etc.) en France, en Espagne, au Portugal et à Gibraltar.

les partenaires

CO-ORGANISATEURS

L’association artistique L’âge de la tortue (France)
→ L’université Rovira i Virgili (Espagne)
→ ASI – Association de Solidarité Internationale (Porto, Portugal)
→ Le laboratoire de recherche PREFics de l’Université Rennes 2 (France)
→ Le Musée National de l’Histoire de l’Immigration (France)
→ Ministère des Sports, de la Culture, du Patrimoine et de la Jeunesse de Gibraltar, HM Government of Gibraltar
→ Les villes de Brest, Rennes, Nantes, Gijón, Porto, Lisbonne, Cadix et Gibraltar.

PARTENAIRES ASSOCIÉS SUR LE VOLET COOPÉRATION EUROPÉENNE

L’association ABAAFE (Brest, France)
→ La Maison des citoyens du Monde (Nantes, France)
→ L’association Tragacanto (Gíjon, Espagne)
→ L’association APDHA (Cadix, Espagne)
→ L’association Renovar a Mouraria (Lisbonne, Portugal)
→ Le CREA Centre de Ressources et d’Études Audiovisuelles de l’Université Rennes 2
→ FRESH, Filmer la recherche en sciences humaines
→ Le collectif TOPIK (Rennes, France)
→ L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Rennes (IAUR)
→ Le laboratoire de recherche ERIMIT de l’Université Rennes 2
→ L’université de Gibraltar
→ La bibliothèque Garrison de Gibraltar
→ La Conférence des Villes de l’Arc Atlantique
→ L’Institut Français de Lisbonne (Portugal)
→ Le centre d’art contemporain ECCO (Cadix, Espagne)

PARTENAIRES LOCAUX

La bibliothèque des Champs Libres
→ Les Archives municipales de Rennes
→ Le Triangle, cité de la danse
→ L’association La Cimade
→ L’association Un toit c’est un droit
→ Le projet a été soutenu par la Commission Européenne (programme Erasmus+), l’Institut Français, la Ville de Rennes, Rennes Métropole, le Conseil régional de Bretagne, le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine et le Ministère de la Culture et de la Communication
→ Direction Régionale des Affaires Culturelles.